Jeunes actifs : louer à Paris ou acheter en banlieue ?
Pour de jeunes actifs désireux de s’installer en région parisienne, la question du logement est toujours un casse-tête. Est-ce mieux de louer à Paris ou acheter en banlieue parisienne ?
Dans l’absolu, le mieux serait de pouvoir acheter en plein centre de Paris. Une solution loin d’être à la portée de toutes les bourses. Pour ceux qui ne peuvent se permettre ce luxe, il faut alors choisir entre s’éloigner pour être propriétaire ou rester en location. Deux solutions qui ont leurs avantages et leurs inconvénients.
La location , un cadre de vie et une liberté qui coûtent cher sur le long terme.
En moins de 20 ans, le pourcentage de 30-35 ans pouvant accéder à la propriété à Paris est tombé de 32% à 7%. Une statistique qui illustre bien à quel point posséder son appartement dans la capitale est devenu compliqué. Pour ceux qui souhaitent malgré tout s’établir durablement à Paris intra-muros, la location est une solution de repli qui offre aussi certains avantages. Louer en centre-ville, c’est avoir accès à la multitude de restaurants, musées, salles de spectacle que compte la capitale. C’est aussi bénéficier de tout le réseau de transports en commun et pouvoir rentrer chez soi sans problèmes à n’importe quelle heure sans disposer d’un véhicule.
La plupart des contrats de location prévoient des préavis de départ de un ou trois mois, ce qui permet de changer de logement ou de déménager avec une relative facilité. Un élément à prendre en compte pour les jeunes qui envisagent d’avoir des enfants ou qui peuvent changer de ville rapidement dans le cadre de leur profession.
Côté finances, le tableau est moins idyllique. Un locataire ne pourra compter que sur son épargne puisque les loyers versés chaque mois sont des « fonds perdus ». Sur le long terme, un locataire sera toujours perdant puisque plus le temps passe, plus il aura dépensé pour se loger, sans pour autant devenir propriétaire d’un bien immobilier.
En revanche, choisir de rester locataire à Paris peut s’avérer intéressant pour le pouvoir d’achat au quotidien. Pas de taxe foncière à payer, pas de travaux imprévus à réaliser : le loyer est connu à l’avance et permet d’organiser son budget. Par ailleurs, la vie dans le centre-ville de Paris permet souvent de se passer de l’achat et de l’entretien d’un véhicule, ce qui représente d’importantes économies. En revanche, il est plus difficile d’accéder aux hypermarchés pour économiser sur la nourriture.
Acheter en banlieue : le pari du long terme
Acheter en banlieue peut être une excellente solution à condition de faire le bon choix et d’être capable de s’y tenir dans le temps. En optant pour une ville proche du centre, il est possible de se constituer un patrimoine sans modifier en profondeur son mode de vie tandis que s’éloigner permettra de bénéficier de plus d’espace et de réaliser après plusieurs années d’intéressantes opérations financières. Se renseigner sur les plans d’urbanisme ou le tracé des lignes du Grand Paris peut être un bon moyen d’investir dans un quartier bon marché dont la valeur explosera dans les années à venir.
Chaque ville offre des possibilités d’achat différentes liées à l’éloignement par rapport à Paris et faire le choix de la banlieue sera souvent une histoire de compromis. Des villes comme Montreuil ou Ivry sont pratiquement intégrées à Paris et y vivre permettra d’avoir un quotidien similaire à celui d’un habitant du XIIIème ou du XXème arrondissement qui se situent à quelques centaines de mètres. En revanche, emménager à Sceaux, Massy ou Nanterre permet d’acheter plus grand mais implique de changer ses habitudes pour quelqu’un habitué à vivre à Paris. Se passer de voiture devient bien plus difficile et les temps de transport s’allongent considérablement.
Côté finances, la banlieue permet d’acheter et donc naturellement de se constituer un patrimoine à moyen ou long terme en fonction des conditions du prêt contracté. Mais pour que l’opération reste rentable, il faut être capable de se projeter dans l’avenir. Avec les frais de notaire et les intérêts payés à la banque, une revente rapide de son bien pour acheter ailleurs ou plus grand peut occasionner des pertes importantes. D’autant plus que la hausse continue des prix de l’immobilier n’est plus de mise depuis cinq ans, ce qui ne garantit plus du tout à un propriétaire de revendre plus cher qu’il n’avait acheté.
Enfin, si l’achat est très souvent une solution rentable sur le long terme, être propriétaire implique aussi de grosses dépenses ponctuelles qui peuvent peser sur le pouvoir d’achat au quotidien. Travaux, remplacement d’une chaudière, taxe foncière : l’achat d’un appartement ou d’une maison expose à d’importantes dépenses dont les locataires sont dispensés.